INTERVENTION
- Question orale du Groupe Tavini Huiraatira
- à M. le Président de la Polynésie
- 4e Séance plénière de la session administrative du 18 juin 2020
- Objet : Desserte aérienne de l’île de Maupiti
Monsieur le Président de la Polynésie,
Par courrier en date du mardi 16 juin, je vous alertais sur la situation particulièrement préoccupante et anxiogène dans laquelle se trouvent les 1 286 habitants de l’île de Maupiti depuis que celle-ci a été purement et simplement supprimée des lignes desservies par la compagnie aérienne Air Tahiti.
Vous avez, face à cette situation pourtant prévisible, tenté de faire illusion, hier matin, en Conseil des ministres en annonçant à la va-vite la desserte de l’île de Maupiti depuis Bora-Bora ou Raiatea par la compagnie Tahiti Air Charter.
Vous avez sorti de votre chapeau de prestidigitateur, Monsieur le Président, non pas un lapin, non pas un ATR 42, mais un hydravion de huit places.
C’est cet hydravion de huit places dont devront se contenter les habitants de Maupiti et leurs visiteurs qui devront d’abord se rendre à Bora Bora ou à Raiatea pour rejoindre Maupiti.
Monsieur le Président de la Polynésie, soyons sérieux !
Savez-vous combien coûte un aller simple Bora Bora-Maupiti en vol partagé sur la compagnie Tahiti Air Charter? 15 000 F CFP pour un aller simple, 30 000 F CFP pour un aller-retour !
Monsieur le Président, savez-vous combien coûte un aller-retour Tahiti-Bora Bora par Air Tahiti ? 32 000 F CFP, soit autant que le transfert aller-retour Bora Bora-Maupiti par Air Charter.
Monsieur le Président, pensez-vous décemment et honnêtement que les habitants de Maupiti et leurs visiteurs seront en mesure de débourser 62 000 F CFP aller-retour pour se rendre dans leur île depuis Tahiti alors que jusqu’ici ils payaient la somme de 38 000 F CFP l’aller-retour exclusif par Air Tahiti ?
La vérité que vous ne voulez pas entendre, Mesdames et Messieurs, est la suivante : les habitants de l’île de Maupiti et leurs visiteurs sont considérés par votre gouvernement comme des citoyens de seconde zone tout juste bons à se contenter des miettes que vous avez daigné leur laisser !
La vérité… (Réactions dans la salle.) La vérité qui fait mal à vos oreilles est que les habitants de l’île de Maupiti n’ont pas droit au même traitement que les habitants des autres îles éloignés.
La vérité, Monsieur le Président, est que vous veniez de signer l’arrêt de mort des pensions de famille et des habitants de Maupiti !
Honte à votre gouvernement, Monsieur le Président ! Oui, honte.
Le président : Madame la représentante, vous avez changé de question orale..Vous n’avez pas lu la question orale qui a été déposée, donc… MmeÉliane Tevahitua : Justement parce que, entre temps, il y a eu une décision en conseil des ministres.
Le président : Ce n’est pas dans la règle.
Non, mais ce n’est pas dans la règle
Réponse du Président de la Polynésie française
Je voudrais remercier Madame Éliane Tevahitua pour toutes ses insultes. Je vous remercie parce que vous êtes insultante, ce matin, Madame.
Merci pour vos insultes parce que nous sommes habitués à cela de votre part, mais je ne répondrai pas à votre question parce que la question qui a été posée mardi n’est pas la même que ce matin ; donc, on se préparera pour la prochaine fois
Président de la Polynésie française