INTERVENTION
- Question écrite adressée à Madame Christelle LEHARTEL Ministre de l’Education, de la jeunesse et des sports
- Objet : Dénomination du collège de Fare – Huahine
DOCUMENTS
Madame la ministre, ia ora na
Le 15 février 1991, Bobby HOLCOMB plus connu des Polynésiens sous le nom de Bobby s’éteignait à Huahine, son île d’adoption depuis 1976.
Celui que l’on considère comme l’un des plus grand artistes de Polynésie et du Pacifique n’aura eu de cesse durant son passage en terres polynésiennes de célébrer la richesse de nos mythes et légendes, la beauté des valeurs ancestrales ma’ohi et la profondeur insondable de la culture polynésienne qu’il aimait tant.
Artiste complet et accompli, il a laissé à la postérité des chansons, des tableaux, des poèmes mais au-delà de ces supports matériels, Bobby a surtout voulu laisser en guise d’héritage un message à destination de notre jeunesse polynésienne, message qui traverse toute son oeuvre : respect des plus jeunes l’égard de leurs aînés (« Poehere to Metua » : Tes parents sont une perle d’amour), respect à l’égard de la nature et de la richesse de nos océans (« Orio »), respect pour la vie (« E piti tama pohe »).
A l’instar de ce que fut Bobby, son oeuvre porte de manière consubstantielle un message d’amour, amour pour sa terne d’adoption Huahine à laquelle il a consacré l’une de ses plus belles chansons « Huahine, maro te heiva » ; amour pour les femmes de cette même île (« Vahiné Huahine ») ; admiration pour le génie créateur des artisans polynésiens (« O oe to oe rima »).
Le 15 février 2021, trente années se seront écoulées depuis le décès de Bobby ; deux générations se seront ainsi succédées depuis qu’il repose non loin de Ta’areu au pied de la montagne sacrée Mou’a Tapu dans la terre des descendants de la famille royale de Huahine. Il est sans nul doute temps de rendre hommage à Bobby.
J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance le changement de dénomination du collège de Fare – Huahine en collège Bobby HOLCOMB.
«Le meilleur hommage que la vie pourrait rendre à Bobby, serait que dans toutes les civilisations dont il était issu, dans tous les pays dont la culture a contribué à l’éclosion et à l’épanouissement de son art, ainsi que pour tous les êtres humains au rythme desquels son coeur a battu, Bobby soit connu, reconnu Ainsi peut-on espérer que la lumière de Bobby continuera toujours de briller de toute sa généreuse énergie, guidant les amateurs de beauté. retour, et comme par enchantement, ceux-ci ne cesseront jamais d’alimenter de leurs regards, de leurs pensées et de leurs créations, son fabuleux et désormais éternel éclat ». (Bobby, l’enchanteur, Bruno SAURA, Dorothy LEVY, Editions Au vent des îles, p352, 2013).
Je forme le voeu, Madame la ministre, que ces dernières lignes puissent vous convaincre de faire oeuvre de mémoire et ainsi, de rendre hommage à cet artiste de génie que fut Bobby HOLCOMB.
Puisse-t-il un jour voir son nom figurer au frontispice du collège de Huahine.
Je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de ma respectueuse considération.
Mme Éliane TEVAHITUA