INTERVENTION
- Courrier adressé à M.Jacques RAYNAL Ministre de la Santé et de la prévention, en charge de la protection sociale généralisée
- Objet : Prescription et délivrance de la chloroquine aux patients atteints de la COVID-19
DOCUMENTS
Monsieur le Ministre, cher Taote, ia ora na,
Le 15 juillet dernier, les autorités de l’État et du pays ont décidé de rouvrir notre espace aérien permettant ainsi aux touristes internationaux et aux fonctionnaires d’État expatriés d’entrer en Polynésie sans obligation de confinement à leur arrivée.
Un mois après la réouverture de notre ciel, les polynésiens assistent médusés et impuissants à la recrudescence exponentielle des cas positifs de COVID-19 ainsi qu’à la multiplication de foyers de contamination dans leur pays. 71 personnes ont été testées positives dont 65 en l’espace de quelques jours. Ces chiffres seront certainement appelés à croître dans les jours qui viennent et nous aurons sans doute des décès probables parmi les personnes les plus vulnérables.
Hormis les préconisations d’usage relatives au respect des gestes barrières et la triade « TesterTracer-Isoler » afin de limiter la propagation du virus, le traitement le plus adapté des personnes positives au test COVID semble être en l’état actuel des connaissances et de la science, le recours à la chloroquine, un médicament ancien et connu pour traiter le paludisme.
C’est ce traitement que promeut l’infectiologue Didier RAOULT à l’IHU Méditerranée car il diminue l’apparition de formes graves, voire mortelles. Au 11 août 2020, l’IHU fait état de 18 décès (0,5 %) parmi les 3.859 patients traités par l’hydroxychloriquine ± en association avec l’azithromycine alors que le nombre global de décès parmi les 5.630 patients testés positifs par le pool APHM1+IHU réuni est de 165 décès (2,9 %).
La prise en charge thérapeutique à l’APHM demeure symptomatique faute de traitement faisant l’objet d’une autorisation de mise sur le marché pour le Covid-19.
Groupe TAVINI HUIRAATIRA Assemblée de Polynésie
1/ À l’aube de ce qui semble préjuger une épidémie, est-ce que le pays s’est doté depuis l’arrêté CM N° 394 du 8 avril 2020 de stocks de chloroquine en quantité suffisante de manière à assurer le traitement des patients atteints de la COVID-19 ?
2 / Au regard de l’augmentation exponentielle du nombre de personnes infectées qui semble préfigurer une aggravation alarmante de la situation sanitaire, ne sommes-nous pas désormais confrontés à une situation d’urgence qui autoriserait la prescription de la chloroquine par l’ensemble de la communauté médicale polynésienne ?
Je vous d’agréer, Monsieur le ministre, Cher Taote, l’expression de ma considération distinguée.
Mme Éliane TEVAHITUA