INTERVENTION
- Intervenante du groupe Tavini Huiraatira : Mme Éliane TEVAHITUA
- Rapport nº 94 – 2013 en date du 06/09/2013
- Lettre n° 4573/PR du 9 août 2013
- Temps de parole : 11 mn
- Consigne de vote : Favorable
DOCUMENTS
SESSION BUDGÉTAIRE – 2ÈME SÉANCE DU 03/10/2013
Rapport relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’institut de formation maritime – pêche et commerce pour l’exercice 2012 et affectation de son résultat
Monsieur le président.
Nous examinons aujourd’hui un rapport relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’IFMPC pour l’exercice 2012, et affectation de son résultat. L’Institut de formation maritime – pêche et commerce est un établissement public administratif créé par le pays en 1980. Il existe donc depuis 33 ans.
Sa mission principale est la formation initiale et le perfectionnement des officiers et marins du commerce, de la pêche et plus généralement de tout marin professionnel. Pour ce qui est de ses moyens matériels, l’IFMPC est implanté à Motu Uta sur un terrain du Port autonome de Papeetë. Ses locaux ont été construits par l’État en 1974.
En 1987, deux salles de cours, d’une superficie totale de 100 m2 , ont été construites. Elles permettent d’accueillir 16 places maximum chacune.
Ces salles de cours insuffisants obligent l’IFMPC à louer des salles à proximité auprès de la congrégation Sanito pour trois mois en année pleine. Cependant, en formation longue, l’école dispose de deux salles de navigation et d’une salle de classe pour la partie machine avec des salles de simulateur machine, simulateur radiocommunication, simulateur radar et simulateur navigation passerelle.
Mais les simulateurs offrent un accès limité car ils ne peuvent accueillir plus de huit stagiaires. L’école bénéficie gracieusement de la jouissance de ces biens immobiliers. De plus, l’IFMPC est doté d’équipements matériels conséquents se composant de trois bateaux écoles, un navire école acquis en 2012 et un logiciel de gestion des stagiaires. Ce logiciel de gestion acquis récemment permet de répertorier tous les candidats déposant un dossier d’entrée dans cet institut.
Ce système informatique permettra aussi de suivre a priori individuellement les étudiants une fois sortie des filières de formation initiale de l’école car, à ce jour, il n’y a aucune information disponible sur le devenir de ces mécaniciens et capitaines formés par l’IFMPC. Ce problème d’absence de suivi de la formation professionnelle n’est pas spécifique à cet institut.
Il est général à toutes les filières de formation comme celles proposées par le CFPA, l’Afometh, la CCISM, etc. Seule une prise en compte au niveau territorial peut le régler. Ces moyens et équipements importants procurent ainsi des conditions quasi optimales d’une formation maritime de qualité.
Au niveau des moyens humains, l’établissement dispose de 15 agents dont huit enseignants instructeurs. Il faut noter que depuis le 1e r octobre de cette année, l’IFMPC est doté d’un formateur qualifié en tant que capitaine 3000.
Ce formateur est agréé pour enseigner toutes les formations maritimes obéissant à la convention internationale STCW. Cette convention fixe les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille.
Elle réglemente à l’échelle internationale les qualifications du personnel navigant et limite les risques liées aux équipages sous-norme. L’IFMPC dispense non seulement une formation initiale, mais aussi de la formation professionnelle et, de surplus, il assure des modules de formation complémentaires. Toutes ces formations sont gratuites à ce jour.
C’est ainsi qu’en 2012, l’IFMPC a formé en formation initiale, 147 stagiaires pour deux types de formation : les formations « Pont » et les formations « Machine ». Le taux de réussite globale de 88,8 % est excellent. Il s’explique par le fait que le corps enseignant ne se contente pas d’effectuer les quotas d’heures fixés par les référentiels, mais effectue des heures de cours en plus pour aider les étudiants.
En formation professionnelle continue et obligatoire, l’IFMPC assure la remise à niveau et le perfectionnement des stagiaires professionnels en provenance principalement des bateaux de commerce. Ils sont ainsi 300 officiers « Pont » et « Machine » à revenir se former régulièrement.
De plus, l’IFMPC dispense plusieurs modules de formations complémentaires tels que les certificats général et restreint d’opérateur, etc. 597 stagiaires ont bénéficié de ces modules complémentaires en 2012.
Ce sont pour la plupart des prestataires de service, des excursionnistes, des organisateurs de charter. Mais on peut regretter que les marin-pêcheurs ne participent que rarement à ces formations modulaires gratuites.
Le taux de réussite de 97,15 % est remarquable et mérite d’être souligné. Au total en 2012, l’IFMPC aura accompli la performance de former un millier de personnes. Au niveau de ses ressources financières, les recettes de la section de fonctionnement s’élèvent à 154 852 657 F CFP dont 90% proviennent d’une subvention de fonctionnement du pays de l’ordre de 138 millions, complétée par des produits exceptionnels et d’une subvention minimale de l’État de 2 %. Les recettes de la section d’investissement s’élèvent à 41 000 000 F CFP.
A la clôture de l’exercice budgétaire 2012, le résultat global du compte financier de l’institut s’avère déficitaire de 82 000 000 F CFP.
Ce déficit est venu amoindrir le fonds de roulement le réduisant au 31 décembre 2012 à 57 000 000 F CFP. Pour l’avenir, il est inquiétant de constater que le pays, par la voix du ministre des ressources marines, souhaite diminuer sa participation en reportant la recherche de financements vers le Fonds paritaire pour ce qui concerne la formation professionnelle des marins du commerce et des marins-pêcheurs.
Il est vrai que tous les salariés et les chefs d’entreprise cotisent au fonds à hauteur de 0,5 % de la masse salariale. L’objectif affiché du ministre est de diminuer la subvention du pays en-dessous de 80 000 000 F CFP. Le ministre compte aussi chercher des ressources financières au niveau de la CCISM en lui faisant financer des programmes bien ciblés de guides touristiques en pirogue, de skippers pour les yachts.
À terme, le pays souhaite se désengager et faire porter les charges par le secteur privé.
Le ministre prévoit également le financement partiel des formations par les stagiaires eux-mêmes en affirmant en commission que « pour certaines activités, certains titres, celui qui vient se former prenne en charge aussi une partie. Si on fait tout gratuit, on ne responsabilise pas le stagiaire ».
Si cette mesure était prise, il faut craindre que les stagiaires, issus pour la plupart de milieux modestes, ne puissent accéder à cette formation, créant ainsi une sélection par l’argent et un nivellement social.
Pour finir, le groupe UPLD souhaite féliciter la direction, les enseignants instructeurs et le personnel administratif pour le travail réalisé auprès des élèves et des professionnels de la mer et, par conséquent, nous approuvons favorablement le compte financier 2012 de cet établissement.
Je vous remercie
Mme Éliane TEVAHITUA